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Module 3 : Veille

Fiche-conseils : Utilisation des entrevues dans le processus de prospective

Les entrevues constituent une source courante d’information pour les études de prospective menées par Horizons. Elles peuvent nous aider à mieux comprendre le système ou le domaine étudié, à confirmer ou infirmer les hypothèses fondamentales, à découvrir ou confirmer les signaux faibles, les perspectives et les moteurs de changements, et à remettre en cause les idées émergentes liées à une question.

Horizons s’appuie généralement sur des entrevues semi-structurées et informelles pour explorer des idées avec la personne interrogée. Comme pour la plupart des recherches qualitatives, l’objectif des entrevues de prospective est généralement de comprendre les perceptions des individus et leur opinion du sujet dont il est question. Lorsque cela est possible, nous nous attachons également à approfondir la pensée de la personne interrogée et à examiner son modèle mental de l’avenir. Cela peut s’avérer difficile lorsque les personnes interrogées ne sont pas habituées
à envisager l’avenir sur 10 à 15 ans. Cependant, lorsque les répondants se prêtent au jeu, cela peut permettre de trouver des idées novatrices et utiles. Parfois, nous menons des entrevues dans le but d’obtenir des  renseignements de base. L’objectif spécifique de chacune de vos entrevues devrait guider la façon dont vous les planifiez et les menez à bien. Vous trouverez ci-dessous une liste de certains facteurs à envisager pour concevoir votre entrevue.

Conseils pour une entrevue efficace :

1. Définir précisément votre objectif

  • Établissez clairement la raison pour laquelle vous menez cette entrevue et quels renseignements vous espérez obtenir de votre interlocuteur.
    • Quel est l’objectif de l’entrevue?
    • Sur quoi porte principalement la recherche? Quels sont vos besoins particuliers en matière d’information?
    • Faites une recherche rapide sur la personne à interroger sur Internet, afin de vous faire une idée de ce qu’elle est susceptible de vous apporter. Est-ce la bonne personne? Des questions particulières doivent-elles être posées à cette personne en raison de son expertise?
    • À quel point l’entrevue devrait-elle être structurée ou non? Les facteurs à prendre en compte sont,  entre autres :
      • La durée (les entrevues moins structurées sont souvent plus longues, mais permettent d’obtenir plus de renseignements).
      • Le type de renseignement que vous espérez recueillir.
      • Le nombre de personnes participant à l’entrevue (il peut être compliqué d’être trop nombreux à poser des questions lors d’une entrevue non structurée).
      • Le cadre.

2. Préparer l’entrevue

  • Devez-vous consulter au préalable des documents de base afin d’aborder efficacement le sujet?
  • Dressez une liste de questions directrices à poser pendant l’entrevue :
    • Quels éléments amèneront votre interlocuteur à parler du sujet qui vous tient le plus à coeur? Les questions ouvertes sont plus efficaces que les questions fermées lors de la conduite de recherches qualitatives. Elles permettent d’impliquer les répondants en leur laissant la possibilité d’exprimer ce qui importe à leurs yeux et elles peuvent conduire à l’expression d’idées riches à approfondir.
    • La préparation de questions incitatives ou de sous-questions liées à vos questions principales est essentielle pour encourager votre interlocuteur à vous en dire plus, notamment dans le cas où vos premières questions ne se soldent pas par une réponse étoffée.
      Préparez toujours des questions incitatives.
    • Pensez au flux de conversation : aller d’une question générale à des questions spécifiques est souvent utile. Votre interlocuteur peut parfois se fermer si vous posez des questions détaillées ou orientées. Ainsi, si vous voulez poser une question précise, il peut être bon de la garder pour la fin.
    • Le fait de savoir de combien de temps vous disposerez avec votre interlocuteur et si vous pourrez ou non communiquer à nouveau avec lui plus tard peut déterminer les questions que vous poserez. Il peut être bon de déterminer les questions prioritaires.
  • Préparez votre interlocuteur :
    • Faites-lui savoir à l’avance pourquoi vous souhaitez l’interroger et quels sont les renseignements que vous aimeriez qu’il vous fournisse.
    • Il peut être bon de lui envoyer des documents pour l’aider à comprendre ce sur quoi vous vous fondez (rapports précédents, ébauche de rapport actuel, quelques-unes de vos questions principales, un diagramme d’influence ou une carte de système que vous avez élaboré, etc.), afin qu’il puisse avoir le temps de déterminer ce qui vous importe vraiment.
    • Cela aidera certaines personnes à se sentir plus à l’aise et leur laissera davantage l’occasion de réfléchir à votre sujet et de vous fournir des renseignements et un point de vue pertinents. Cependant, soyez conscient que cette démarche est également susceptible d’« orienter » le répondant vers votre raisonnement.
  • Assurez-vous de disposer de tout ce dont vous avez besoin pour prendre des notes in extenso.

3. Pendant l’entrevue

  • Prenez le temps de mettre votre interlocuteur à l’aide, présentez le sujet et l’équipe, expliquez comment les renseignements fournis seront utilisés (passez également en revue la question de la confidentialité).
  • Faites ce qu’il faut pour veiller à être sur la même page que votre interlocuteur. Rappelez-lui l’objectif de l’entrevue et ce que vous espérez apprendre, demandez-lui s’il a des questions, etc.
  • Pour commencer, posez une question ouverte et simple. Les gens se détendent lorsqu’on leur donne l’occasion de parler d’un sujet qu’ils maîtrisent et qui leur tient à coeur.
  • Établissez un lien entre l’expertise de votre interlocuteur et l’avenir d’une façon simple. Par exemple, demandez-lui s’il pense que les évolutions les plus importantes des 30 à 50 prochaines années se feront dans son domaine de spécialité. (Il est hautement probable que l’évocation des 30 à 50 prochaines années  permette d’obtenir des renseignements sur les 10 à 20 prochaines années.)
  • Passez (bien!) plus de temps à écouter qu’à parler :
    • Vos réponses devraient toujours viser à 1) encourager votre interlocuteur à s’exprimer et donner des renseignements ou 2) à orienter l’entrevue dans une direction particulière (p. ex. détourner le sujet, passer à une autre question, parvenir à un niveau plus ou moins technique, résumer).
    • Si vous faites trop connaître vos opinions pendant l’entrevue, cela pourrait pousser votre interlocuteur à seconder votre point de vue. Cela aura souvent pour effet de rendre votre interlocuteur moins communicatif.
    • Élargissez et restreignez le champ de l’entrevue, et faites le tour du sujet en posant différents types de questions.
  • Prenez le plus possible de notes in extenso pendant l’entrevue.

4. Après l’entrevue

  • Passez en revue vos notes et écrivez tout ce dont vous vous souvenez à propos de l’entrevue. Certaines personnes prennent autant de temps après l’entrevue que pendant pour coucher leurs souvenirs sur papier. Vous ne vous souviendrez pas de la majeure partie de l’entrevue le lendemain.
  • Réfléchissez à tout ce que vous avez appris et qui pourrait vous aider à améliorer l’entrevue suivante. Qu’est-ce qui a fonctionné et que pourriez-vous améliorer?
  • Réexaminez les questions de l’entrevue (pour plus de clarté, pour obtenir les renseignements que vous souhaitez de manière plus stratégique, etc.).
  • Réexaminez l’objectif de l’entrevue :
    • L’avez-vous atteint? Quelle suite devrez-vous donner à l’entrevue?
  • Tenez les engagements que vous avez pris envers votre interlocuteur (courriel de remerciement, transmission des coordonnées ou des renseignements que vous lui avez promis, exemplaire final du document de recherche, etc.).

Pour en apprendre davantage :


http://www.jhsph.edu/research/centers-and-institutes/center-for-refugee-and-disaster-response/publications_tools/publications/_pdf/pr_section_3.PDF

http://www.qualres.org/HomeInte-3595.html