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Avenirs économiques Note de prospective

La géotechnomie

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L’interaction de la géopolitique, de la technologie et de l’économie

AVERTISSEMENT
Horizons de politiques Canada (Horizons de politiques) est le centre d’excellence en prospective du gouvernement du Canada. Notre mandat est de doter le gouvernement du Canada d’une perspective et d’un état d’esprit tournés vers l’avenir afin de renforcer la prise de décisions. Le contenu de ce document ne représente pas nécessairement le point de vue du gouvernement du Canada ou des agences et ministères participants.

Cette note de prospective examine l’évolution de l’équilibre du pouvoir et de l’influence au niveau mondial.

La fusion de la géopolitique, de la technologie et de l’économie remodèle les règles de l’ordre international et redéfinira l’économie, la sécurité, les relations internationales, les valeurs et l’éthique. La course mondiale à la domination technologique et le développement des politiques industrielles sont deux éléments de cette évolution.

Cette fusion de la géotechnomie entraînera des changements systémiques et aura des implications dans de nombreux domaines politiques. En réfléchissant à ce qui pourrait arriver dans l’avenir, Horizons de politiques Canada vise à renforcer la prise de décision au sein du gouvernement du Canada.

Introduction

La fusion de la géopolitique, de la technologie et de l’économie est en train de remodeler les règles de l’ordre international et de modifier l’équilibre actuel des pouvoirs et des influences. La puissance géostratégique est de plus en plus déterminée par la capacité à développer, contrôler et exploiter les technologies d’avant-garde. Ces technologies, qui sont appelées à restructurer les industries et les sociétés et à apporter des solutions à un certain nombre de défis mondiaux, vont des semi-conducteurs avancés à des technologies quantiques, du bionumérique et à l’hypersonique, et de la 5G à l’intelligence artificielle (IA) et aux mégadonnées.[1],[2],[3] L’innovation rapide menée par des acteurs non étatiques, en l’absence de structures de gouvernance mondiale, crée des incertitudes sans précédent.[4]

La présence étendue des technologies à double usage, développées à des fins commerciales mais susceptibles d’avoir des applications militaires ou d’autres applications perturbatrices, fait converger les préoccupations en matière d’économie et de sécurité.[5] La technologie est à la fois une source de pouvoir et un outil pour l’exercer. Les capacités technologiques ne déterminent pas seulement le succès économique et militaire, mais jouent également un rôle au niveau de la prospérité et de la capacité à relever des défis systémiques tels que la sécurité alimentaire, les pandémies et les changements climatiques.[6] L’évolution rapide des technologies d’avant-garde accroît l’urgence et le coût de renonciation de l’inaction des gouvernements.

Les principaux acteurs utilisent leur supériorité technologique pour étendre leur influence mondiale, qui va de la domination numérique à la création de dépendances stratégiques.[7],[8],[9] Certains pays deviennent indispensables en développant certaines capacités dans le cadre de leurs stratégies de sécurité.[10] D’autres s’appuient sur des fournisseurs étrangers et se retrouvent dépendants de technologies qui ne reflètent pas nécessairement leurs valeurs et leurs intérêts.[11] Ces technologies sont souvent intégrées dans des infrastructures essentielles, notamment les systèmes de transport, les réseaux énergétiques, les systèmes d’approvisionnement en eau et les réseaux de télécommunication, ce qui les expose à des menaces de sécurité telles que les cyberattaques et l’espionnage.[12],[13]

Les pays, les institutions, les entreprises et les personnes pourraient avoir besoin de réfléchir aux futurs qui pourraient émerger lorsque la géopolitique, la technologie et l’économie se croisent et interagissent. Cela nécessiterait une compréhension approfondie des dynamiques complexes en jeu, de la manière dont ces forces pourraient remodeler nos sociétés et des stratégies et politiques susceptibles de favoriser la résilience, de projeter le pouvoir ainsi que de protéger les valeurs et les intérêts.

L’absence d’anticipation peut entraîner des dépendances critiques et des vulnérabilités accrues. Il est donc important d’examiner les changements et les dynamiques dans différents domaines de l’ordre international : économie, sécurité, relations internationales, valeurs et éthique.

Économie

Les politiques industrielles reviennent dans le monde entier.[14],[15] Ces politiques se traduisent différemment d’un pays à l’autre, en fonction des considérations de sécurité nationale, des structures politiques et de la capacité d’investissement.[16] Tous les pays pourraient être de plus en plus amenés à trouver un compromis entre la croissance économique, l’accès à la technologie et la sécurité.

Les gouvernements doivent décider quelles sont les technologies à double usage.[17] Ils pourraient prendre le contrôle de ces technologies auprès des entreprises, en recourant éventuellement à des mesures juridiques précédemment réservées aux secteurs de la sécurité nationale.[18],[19] Certaines entreprises pourraient être fortement réglementées, quasi-nationalisées ou gérées comme des services publics.[20] Les réglementations pourraient inclure des interdictions pour les investisseurs ou les membres du conseil d’administration, des mesures de contrôle sur les exportations, des restrictions d’utilisation et des autorisations de sécurité obligatoires pour les employés de certains secteurs. Ces réglementations pourraient avoir des conséquences économiques négatives, notamment en limitant les investissements privés et en freinant l’innovation.

L’innovation et les progrès en matière de haute technologie nécessitent des investissements initiaux importants et risqués, mais seul un nombre limité d’investisseurs est capable de prendre de tels risques. Les limitations des marchés potentiels dues aux restrictions à l’exportation, aux sanctions et aux embargos rendent ces investissements encore plus risqués. Cela signifie que les gouvernements seront sous pression de couvrir leurs choix afin de minimiser les mauvais investissements, tout en subissant des pressions pour mettre en place des politiques industrielles qui déterminent les technologies, les secteurs ou les entreprises gagnants. Il existe également un risque de dépendance au sentier à l’égard des choix adoptés: en choisissant les gagnants, les gouvernements risquent d’affaiblir les signaux du marché qui favoriseraient la concurrence et l’innovation. Il est peu probable qu’un pays puisse acquérir un avantage stratégique dans tous les domaines ou le contrôle exclusif d’une technologie d’avant-garde particulière ; les pays devront peut-être choisir avec qui s’associer et quels aspects de la technologie privilégier.

En outre, les différentes politiques industrielles au sein des gouvernements pourraient varier en fonction des systèmes politiques.[21] Les gouvernements démocratiques axée sur le marché doivent trouver un équilibre entre la nécessité d’une intervention gouvernementale et le maintien de la confiance de leurs électeurs dans la résilience économique et l’impartialité de ces investissements. Les régimes autoritaires pourraient être moins motivés par ces préoccupations et adopter une approche plus sévère.

La dynamique entre l’économie, la sécurité et la technologie est susceptible de continuer à évoluer et à façonner les politiques industrielles. Étant donné que les acteurs non étatiques pourraient jouer un rôle plus important à l’avenir, les gouvernements et les autres intervenants voudront peut-être examiner les domaines qui peuvent offrir un avantage stratégique, ce qui pourrait créer des dépendances à l’égard d’acteurs étrangers, qui sont leurs alliés et comment ils créent des alliances.

Sécurité

Les pays qui peuvent développer et contrôler des technologies clés disposent d’un avantage significatif en termes de puissance économique et militaire.[22] Développées à l’origine pour les marchés de consommation et facilement accessibles au public, les technologies à double usage telles que les satellites, les drones et les logiciels de reconnaissance faciale sont en train d’être militarisées.[23] Selon l’utilisateur, ces technologies pourraient compromettre ou renforcer la sécurité intérieure, tout en portant atteinte à la vie privée et aux libertés civiles.

En raison de la prolifération de ces technologies, il est difficile pour les gouvernements de fixer des limites et de réglementer leur utilisation. Les régimes traditionnels de contrôle des armements, conçus pour les armes conventionnelles, ne sont pas adaptés à la réglementation des technologies émergentes.

Les responsables politiques, les décideurs et les intervenants devront peut-être prévoir quelles technologies émergentes sont les plus susceptibles d’avoir des applications à double usage et comment réagir rapidement aux nouvelles menaces qui pèsent sur la sécurité.

Relations internationales

La concurrence technologique modifie les règles de l’engagement international et remodèle les alliances entre les acteurs : ceux qui peuvent développer de nouvelles technologies, ceux qui peuvent les acheter et ceux qui ne peuvent faire ni l’un ni l’autre.[24],[25],[26] Les entreprises qui sont à l’origine des progrès technologiques, y compris dans de nombreuses technologies à double usage, deviennent des acteurs non étatiques clés dans la sphère géopolitique.[27],[28] De nouvelles structures de gouvernance à l’échelle mondiale pourraient voir le jour et impliquer des acteurs non étatiques.

Pour être compétitifs dans ce paysage mondial en constante évolution, les pays doivent non seulement être capables d’innover et de produire à grande échelle, mais aussi d’avoir accès à des actifs stratégiques tels que les minéraux critiques, les semi-conducteurs, les matières biochimiques et les mégadonnées.[29]Cela peut nécessiter une coopération entre des pays aux valeurs divergentes.[30],[31] Les gouvernements devront peut-être s’engager dans un processus continu de découverte, car ce qui est stratégiquement important aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain. Ils doivent également anticiper la possibilité, même si elle est peu probable, de perdre la coopération avec des pays exportateurs de biens essentiels ou stratégiques.[32]

La recherche d’un avantage stratégique s’inscrit également dans une tendance croissante à la démondialisation et au protectionnisme.[33],[34],[35] Le découplage actuel des hautes technologies entre les différentes économies crée une incertitude supplémentaire quant à la trajectoire future de la mondialisation, en particulier dans le domaine numérique.[36],[37] L’escalade de la course à la domination technologique et à l’influence géopolitique entre les systèmes chinois, américain et européen, par exemple, pourrait aboutir à la création de blocs hétéroclites dont les perspectives de collaboration seraient limitées.[38]Les pays d’un bloc pourraient être exclus des innovations et des avancées des autres blocs.

Dans ce contexte, les pays pourraient être amenés à réfléchir à la manière de coopérer sur des problèmes transnationaux complexes. En outre, les nouvelles technologies inopérantes dans les différents blocs pourraient limiter la collaboration de par leur conception. Les responsables politiques, les décideurs et les intervenants pourraient également être amenés à réfléchir à la forme que pourraient prendre les nouvelles structures de gouvernance mondiale qui intègrent des acteurs non étatiques.

Valeurs et ethique

Les technologies sont souvent imprégnées des préjugés ou des valeurs de ceux qui les développent.[39] Cela peut être involontaire ou intentionnel, dans le but explicite d’exercer un pouvoir et une influence politiques ou économiques. Par exemple, l’IA est formée à partir de données sélectionnées par le développeur et peut refléter les préjugés de la source des données.[40] Lorsque les pays importent des technologies, ils peuvent aussi importer par inadvertance des valeurs indésirables.

Le contrôle des données est de plus en plus important pour le leadership économique et l’influence géopolitique.[41] Ceci conduit souvent vers des régimes de données protectionnistes et de cadres de gouvernance numérique. La gouvernance des données varie considérablement entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. Les États-Unis sont principalement motivés par des considérations économiques, la Chine se concentre sur la protection des intérêts de l’État et l’Union européenne donne la priorité à la protection des intérêts de ses citoyens.[42] En l’absence de normes mondiales, ces écosystèmes ont peu de chances de converger et risquent de former un rideau de fer numérique.[43],[44],[45]

Il existe également une tension croissante entre la nécessité de supporter la science ouverte et la protection de l’innovation. Les instituts de recherche devront peut-être choisir avec qui ils travaillent et collaborent. Ils doivent également réfléchir à la manière dont leur découverte pourrait être utilisée ou éventuellement volée. Cela pourrait augmenter l’horizon temporel et le coût de l’innovation et limiter l’accès aux technologies de pointe et aux possibilités de collaboration transfrontalière.

Les responsables politiques, les décideurs et les intervenants devront peut-être identifier les préjugés inhérents à la technologie et déterminer lesquels pourraient être les plus préjudiciables à leurs valeurs et à leurs intérêts. Ils devront peut-être aussi étudier la possibilité d’élaborer des normes éthiques minimales.

Conclusion

La technologie transforme les règles du jeu géopolitique. Son intersection avec la stratégie de puissance et l’économie a amplifié l’incertitude, remettant en question les hypothèses conventionnelles sur l’avenir de l’ordre international.

L’évolution rapide du paysage mondial et l’innovation technologique nous obligent à revoir notre façon de comprendre l’ordre international et nos attentes quant à son avenir. Les interactions fluctuantes entre ces domaines entraînent des changements systémiques dans la répartition du pouvoir et de l’influence, ce qui pourrait avoir des implications politiques considérables. La prospective stratégique[46] peut aider à anticiper les résultats possibles.

Les responsables politiques, les décideurs et les intervenants pourraient être amenés à se poser des questions clés, notamment sur les points suivants : Où le pouvoir sera-t-il concentré ? Qui seront les principaux acteurs ? Quelles structures de gouvernance mondiales ou régionales pourraient émerger autour de la technologie ? Quel rôle le Canada pourrait-il jouer dans la course mondiale à la domination technologique ? Quelles sont les industries canadiennes susceptibles de gagner en importance dans un paysage mondial en rapide évolution ? Comment ces changements pourraient-ils affecter la vie quotidienne des Canadiens ? Quelle est la voie à suivre pour promouvoir au mieux les intérêts du Canada ?

Équipe de projet

Marcus Ballinger, gestionnaire, recherche en prospective
Simon Robertson, directeur, recherche en prospective
Tieja Thomas, gestionnaire par intérim, recherche en prospective
Kristel Van der Elst, directrice générale
Sabika Zehra, analyste en prospective, recherche en prospective

Communications

Maryam Alam, conseillère en communications
Laura Gauvreau, gestionnaire, communications
Alain Piquette, graphiste
Andrew Wright, rédacteur (externe)
Nadia Zwierzchowska, conseillère principale en communications

Nous tenons à remercier nos collègues Imran Arshad, Pascale Louis-Miron, Megan Pickup, et Elisha Ram pour leur soutien à ce projet.


Notes de fin

[1] World Economic Forum (WEF), « 7 views on how technology will shape geopolitics » (Forbes, 7 avril 2021). https://www.forbes.com/sites/worldeconomicforum/2021/04/07/7-views-on-how-technology-will-shape-geopolitics/?sh=106cabe531e7

[2] Sameer Patil et Vivek Mishra, « Democracy, Technology, Geopolitics » (Observer Research Foundation (ORF), 28 avril 2022). https://www.orfonline.org/expert-speak/democracy-technology-geopolitics/

[3] Arjun Kharpal, « In battle with U.S., China to focus on 7 ‘frontier’ technologies from chips to brain-computer fusion » (CNBC, 5 mars 2021). https://www.cnbc.com/2021/03/05/china-to-focus-on-frontier-tech-from-chips-to-quantum-computing.html

[4] James Andrew Lewis, « Technology and the Shifting Balance of Power » (Center for Strategic and International Studies (CSIS), 19 avril 2022). https://www.csis.org/analysis/technology-and-shifting-balance-power

[5] « The new geopolitical epoch » (The Economist, 26 décembre 2022). https://www.economist.com/united-states/2022/12/26/the-new-geopolitical-epoch

[6] WEF, « 7 views ». https://www.weforum.org/agenda/2021/04/seven-business-leaders-on-how-technology-will-shape-geopolitics/

[7] Michael Kwet, « Digital colonialism is threatening the Global South » (Al Jazeera, 13 mars 2019). https://www.aljazeera.com/opinions/2019/3/13/digital-colonialism-is-threatening-the-global-south

[8] Charity Wright, « China’s Digital Colonialism: Espionage and Repression Along the Digital Silk Road », SAIS Review of International Affairs 41, no. 2 (2021), pp. 89-113. https://muse.jhu.edu/article/852329

[9] Christopher Mims, « Google, Amazon, Meta and Microsoft Weave a Fiber-Optic Web of Power » (The Wall Street Journal, 15 janvier 2022). https://www.wsj.com/articles/google-amazon-meta-and-microsoft-weave-a-fiber-optic-web-of-power-11642222824

[10] « How TSMC has mastered the geopolitics of chipmaking » (The Economist, 29 avril 2021). https://www.economist.com/business/2021/04/29/how-tsmc-has-mastered-the-geopolitics-of-chipmaking

[11] Pauline Neville-Jones et al., « How is New Technology Driving Geopolitical Relations? » (Chatham House London, 22 octobre 2019). https://www.chathamhouse.org/events/all/research-event/how-new-technology-driving-geopolitical-relations

[12] Charles Snyder et Rex Johnson, « Critical infrastructure and the rising threats to operational technology » CAI, page consultée le 27 janvier 2023, https://www.cai.io/resources/thought-leadership/critical-infrastructure-and-the-rising-threats-to-operational-technology

[13] Tobby Simons, « Critical Infrastructure and the Internet of Things », Center for International Governance Innovation (CIGI), GCIG Paper No. 46, (9 janvier 2017). https://www.cigionline.org/publications/critical-infrastructure-and-internet-things-0/

[14] WEF, « Davos Annual Meeting 2022 – A New Era of Industrial Development – English » (25 mai 2022). https://www.weforum.org/videos/davos-annual-meeting-2022-a-new-era-of-industrial-development-english 

[15] « Many countries are seeing a revival of industrial policy » (The Economist, 10 janvier 2022). https://www.economist.com/special-report/2022/01/10/many-countries-are-seeing-a-revival-of-industrial-policy

[16] Patil et Mishra, « Democracy ». https://www.orfonline.org/expert-speak/democracy-technology-geopolitics/

[17] « Renforcer le cadre canadien de lutte contre la prolifération », Sécurité publique Canada, page consultée le 15 février 2023, https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/2018-strngthnng-cntr-prlfrtn-frmwrk/index-fr.aspx

[18] Micheal Moodie et Jerry Zhang, « Bolsterig Arms Control in a Contested Geopolitical Environment » (Stimson, 31 octobre 2022). https://www.stimson.org/2022/bolstering-arms-control-in-a-contested-geopolitical-environment/

[19] Michelle Toh, « ASML says ‘rules are being finalized’ on chip export controls to China » (CNN Business, 30 janvier 2023).  https://www.cnn.com/2023/01/30/tech/asml-chipmaking-export-controls-china-intl-hnk/index.html

[20] Benoit Berthelot, Albertina Torsoli et Phil Serafino, « Soitec sinks after board surprises investors with CEO pick » (Bloomberg, 20 janvier 2022). https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-01-20/soitec-sinks-after-board-surprises-investors-with-new-ceo-pick

[21] Patil et Mishra, « Democracy ». https://www.orfonline.org/expert-speak/democracy-technology-geopolitics/

[22] Daniel Araya et Mai Mavinkurve, « Emerging Technologies, Game Changers and the Impact on National Security » (CIGI, 24 janvier 2022) https://www.cigionline.org/publications/emerging-technologies-game-changers-and-the-impact-on-national-security/  

[23] Dominik P. Jankowski, « Russia and the Technological Race in an Era of Great Power Competition » (CSIS). https://www.csis.org/analysis/russia-and-technological-race-era-great-power-competition

[24] Daniel W Drezner, « Technological change and international relations », International Relations 33, no. 2 (2019), pp. 286-303. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0047117819834629?journalCode=ireb

[25] Navdeep Suri et Hargun Sethi, « The I2U2: Where geography and economics meet » (ORF, 27 février 2023). https://www.orfonline.org/research/the-i2u2-where-geography-and-economics-meet/

[26] Meredith Lilly, « US Formation of New Geoeconomic Alliances: Canada’s Shifting Relevance » (CIGI, 25 avril 2022). https://www.cigionline.org/articles/us-formation-of-new-geoeconomic-alliances-canadas-shifting-relevance/

[27] Ian Bremmer, « The Technopolar Moment » (Foreign Affairs, 19 octobre 2021). https://www.foreignaffairs.com/articles/world/2021-10-19/ian-bremmer-big-tech-global-order

[28] Abhinav Verma, « Treading the unusual alliance between Big Tech and the government post-Covid-19 » (ORF, 2 octobre 2020). https://www.orfonline.org/expert-speak/treading-the-unusual-alliance-between-big-tech-and-the-government-post-covid-19-74472/

[29] Thierry Breton, « The Geopolitics of Technology » (Commission européenne, 27 juillet 2021). https://ec.europa.eu/commission/commissioners/2019-2024/breton/announcements/geopolitics-technology_en

[30] Mohammed Soliman, « How tech is cementing the UAE-Israel alliance » (Middle East Institute, 11 mai 2021). https://www.mei.edu/publications/how-tech-cementing-uae-israel-alliance

[31] Greg IP et Zoe Thomas, « Big Tech’s Western Values Help It Find Allies Abroad » (WSJ Podcast, 5 août 2022). https://www.wsj.com/podcasts/tech-news-briefing/big-techs-western-values-help-it-find-allies-abroad/b5e1732f-c632-498e-9412-f73ad5cf0efd  

[32] Kate Abnett, « EU rolls out plan to cut Russia gas dependency this year » (Reuters, 8 mars 2022). https://www.reuters.com/business/energy/eu-rolls-out-plan-cut-russia-gas-dependency-this-year-end-it-within-decade-2022-03-08/

[33] « The destructive new logic that threatens globalisation » (The Economist, 12 janvier 2023). https://www.economist.com/leaders/2023/01/12/the-destructive-new-logic-that-threatens-globalisation

[34] Elliot Hentov, « The geopolitics of protectionism » (Official Monetary and Financial Institutions Forum, 2022). https://www.omfif.org/36055-2/  

[35] Srinivasan Seshadri, « Reimagining your talent and technology strategies amid deglobalizations » (WEF, 23 janvier 2023). https://www.weforum.org/agenda/2023/01/davos23-global-operating-models-talent-and-technology-strategies/

[36] « Joe Biden attempts the biggest overhaul of America’s economy in decades » (The Economist, 27 octobre 2022). https://www.economist.com/briefing/2022/10/27/joe-biden-attempts-the-biggest-overhaul-of-americas-economy-in-decades

[37] « Expanding Battles over Techno-hegemony between the United States and China » (Japan Institute of International Affairs, 2021). https://www.jiia.or.jp/en/strategic_comment/2022/02/16/StrategicAnnualReport2021en02.pdf

[38] Abishur Prakash, « New geopolitical blocs will govern the future » (Politico, 9 octobre 2022). https://www.politico.eu/article/new-geopolitical-blocs-govern-future/.

[39] Rebecca Heilweil, « Why algorithms can be racist and sexist,” Vox, February 18, 2020, https://www.vox.com/recode/2020/2/18/21121286/algorithms-bias-discrimination-facial-recognition-transparency.   

[40] Steve Nouri, « The role of bias in artificial intelligence » (Forbes, 4 février 2021). https://www.forbes.com/sites/forbestechcouncil/2021/02/04/the-role-of-bias-in-artificial-intelligence/

[41] Araya and Mavinkurve, « Emerging Technologies ». https://www.cigionline.org/publications/emerging-technologies-game-changers-and-the-impact-on-national-security/

[42] Araya and Mavinkurve, « Emerging Technologies ». https://www.cigionline.org/publications/emerging-technologies-game-changers-and-the-impact-on-national-security/

[43] Neville-Jones et al. « Geopolitical Relations? ». https://www.chathamhouse.org/events/all/research-event/how-new-technology-driving-geopolitical-relations

[44] Mark Scott, Alfred Ng et Vincent Manancourt, « Biden signs executive order on EU-US data privacy agreement » (Politico, 7 octobre 2022). https://www.politico.eu/article/joe-biden-data-privacy-agreement-executive-order-eu-us/

[45] Laura DeNardis et Aaron Shull, « Exploring the implications of the digital iron curtain » (CIGI, 18 mars 2022). https://www.cigionline.org/events/digital-iron-curtain/

[46] « À propos de nous », Horizons de politiques Canada, page consultée le février 27 2023, /fr/a-propos-de-nous/

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Policy Horizons | Horizons de politiques

Horizons de politiques Canada, également connu sous le nom de Horizons de politiques, est une organisation au sein de la fonction publique fédérale qui mène des activités de prospectives stratégiques sur des enjeux transectoriels qui informent les fonctionnaires sur les conséquences des politiques publiques possibles au cours des 10 à 15 prochaines années.

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