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La composition changeante de l’architecture de sécurité de l’Asie-Pacifique

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Où en sont les choses?
Pourquoi s’agit-il d’un enjeu important?
Comment l’Asie sera-t-elle concernée?
Comment le Canada sera-t-il concerné?
Références

Où en sont les choses?

L’architecture de sécurité de l’Asie-Pacifique subit présentement un évolution significative. La structure en étoile des relations bilatérales, centrée sur les relations entre les États-Unis (étoile) et leurs alliés asiatiques (satellites), est assortie ou même partiellement remplacée par un réseau de relations bilatérales intra-asiatiques. Cette évolution est provoquée par deux faits nouveaux : 1) la résolution de plus en plus nette de Beijing à vouloir défendre ses revendications territoriales vis-à-vis de ses voisins et 2) les inquiétudes des pays satellites à l’égard du dysfonctionnement politique et des compressions budgétaires de Washington qui pourraient entraver sa capacité à respecter ses engagements en matière de défense régionale. Afin de se prémunir contre une éventuelle lacune de sécurité, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, le Vietnam, l’Australie et d’autres pays renforcent la diplomatie intrarégionale de défense bilatérale par la vente réciproque de matériel militaire et par l’organisation d’exercices interarmées visant à accroître leurs capacités militaires.

Pourquoi s’agit-il d’un enjeu important?

Cette nouvelle architecture de sécurité moins dépendante du leadership étatsunien prend racine à une époque où les pays de la région dépendent davantage de Beijing sur le plan économique. Ces pays veulent naturellement éviter de contrarier la Chine et, par conséquent, ne veulent pas donner l’impression de participer à des efforts pouvant faire obstacle à sa montée en puissance. La coopération entre les pays asiatiques en matière de défense leur permet de faire face à leurs défis sécuritaires en conservant leur autonomie par rapport aux superpuissances, tout en gardant la porte ouverte au dialogue constructif.

Comment l’Asie sera-t-elle concernée?

L’évolution vers un resserrement des liens intrarégionaux en matière de défense implique que les principales activités qui constituent et renforcent l’architecture de sécurité reposent sur plusieurs volets :

La diplomatie de défense

Même si la diplomatie intra-asiatique est centrée sur la coopération économique, les questions de sécurité prennent une importance grandissante. Des représentants de la Défense et des officiers supérieurs des forces armées ont été envoyés en mission pour resserrer les liens d’État-à-État sur le plan de la sécurité. Ces efforts ont produit toute une série de protocoles d’entente et de partenariats stratégiques qui favorisent la coopération en matière de sécurité. À titre d’exemple, le chef des forces armées du Myanmar a choisi le Vietnam pour y effectuer sa première visite officielle à l’étranger(link is external) en 2011. Le ministre de la défense vietnamien a récemment rendu visite à son homologue des Philippines pour promouvoir la coopération en matière de défense maritime. Ces relations bilatérales sont complétées par des dialogues multilatéraux sur le thème de la sécurité. Le Dialogue de Shangri-La, entamé en 2002, regroupe des intervenants de haut niveau dans le domaine de la sécurité régionale. L’Association des Nations de l’Asie du Sud Est (ANASE) a amorcé ses réunions des ministres de la Défense (RMDA) en 2006, et a élargi sa liste d’invités pour y inclure des nations ne faisant pas partie de l’ANASE à l’occasion des RMDA-Plus en 2010. Ces échanges ont permis de développer la confiance dans une région où la coopération en matière de sécurité est une pratique naissante.

La vente d’armes entre satellites asiatiques

Le commerce d’armes est en plein essor en Asie et les forces armées asiatiques importent présentement 43 % des armes vendues sur le marché international. Tandis que la Chine modernise son armée, ses voisins continueront de développer leurs propres capacités. La Corée du Sud est en voie de devenir un fournisseur de premier plan(link is external) en concluant des marchés avec l’Indonésie et les Philippines (voir figures 1 et 2). À titre d’exemple, l’Indonésie a acheté 20 nouveaux avions d’entraînement auprès de la Corée du Sud lors de la dernière décennie. De plus, la Corée du Sud a vendu 15 avions d’entraînement de seconde main et deux aéronefs de patrouille maritime d’occasion aux Philippines. Bien que l’entrée du Japon sur le marché de l’armement soit entravée par une législation interne en vigueur depuis longtemps, il a néanmoins accepté de fournir des navires de garde côtière aux Philippines(link is external) ainsi que des avions amphibies à l’Inde. L’Inde, qui représente le plus important acheteur d’armes à l’échelle internationale, a accordé une ligne de crédit(link is external) au Vietnam pour l’achat de navires de patrouille. La Chine n’est pas restée les bras croisés au milieu de toute cette activité : elle n’a pas seulement intensifié sa vente d’armes à des alliés stratégiques tels que le Cambodge et le Laos, mais a aussi récemment exhorté Séoul à interrompre ses expéditions(link is external) d’avions d’entraînement aux Philippines.

Les exercices collectifs et les entraînements militaires

Les forces armées de la région renforcent leur potentiel par l’intermédiaire de missions d’entraînement et d’exercices collectifs. L’Inde occupe un rôle de premier plan(link is external) dans la formation des forces navales continentales de l’Asie du Sud Est, en particulier celles du Myanmar(link is external) et du Vietnam. Le Vietnam, quant à lui, a offert un entraînement de guérilla à l’Inde. La Corée du Sud et les Philippines se sont mises d’accord pour accroître les entraînements conjoints. En outre, les exercices collectifs deviennent de plus en plus courants dans la région et incluent un nombre croissant d’acteurs. L’Inde et l’Australie s’avèrent particulièrement en avance dans ce domaine. En effet, ces deux pays ont récemment mené des exercices bilatéraux avec le Japon et Singapour, et envisagent de mettre en oeuvre un premier exercice maritime bilatéral Australie-Inde en 2015. Alors que la Corée du Sud a mené des exercices avec l’Australie, les efforts visant à renforcer la coopération avec le Japon ont été ébranlés à maintes reprises en raison de griefs territoriaux et historiques.

Comment le Canada sera-t-il concerné?

Alors que l’attention portée aux questions de sécurité gagne du terrain, il est fort à parier que la diplomatie de la défense fera partie intégrante du maintien des relations dans la région. Ces liens pourraient se répercuter aussi sur les relations économiques du Canada. Le Canada a intérêt à préserver la sécurité de la région de l’Asie-Pacifique, notamment les voies maritimes nécessaires au commerce canadien., et saluera discrètement les efforts déployés dans la région pour renforcer les capacités de défense qui contribuent à la stabilité. Contrairement aux États-Unis, le Canada n’envisage pas de déployer ses ressources navales dans le Pacifique et, de ce fait, la participation directe du Canada dans la région sera sans doute limitée.

Les investissements de l’Asie dans le domaine de la défense pourraient déboucher sur une demande en technologies et en matériel d’entraînement canadiens. En outre, le Canada verra probablement une augmentation de ses ventes d’armes dans la région. Par exemple, la société Victoria’s Viking Air(link is external) a récemment fourni six avions amphibies aux forces armées vietnamiennes. Avec l’intensification de la construction nationale de navires à Halifax et à Vancouver, les entreprises participantes pourraient trouver dans les pays asiatiques un marché secondaire, surtout pour les systèmes de haute technologie. D’autre part, le Canada a les moyens de devenir un site de plus en plus important pour la formation du personnel des forces aériennes asiatiques. Étant donné les infrastructures dont il dispose déjà, les exercices collectifs permettent au Canada de renforcer ses capacités avec un investissement minimal. Singapour participe déjà aux exercices Maple Flag dirigés par le Canada. Les possibilités d’échanges ultérieurs augmenteront à mesure que les forces armées régionales investiront pour accroître leurs défenses aériennes.

Références

« China Asked Korea Not to Sell Jets to Philippines(link is external) ». The Chosun Ilbo, le 21 octobre 2013.

Cronin, Patrick et coll. The Emerging Asia Power Web: The Rise of Bilateral Intra-Asian Security Ties(link is external). [Washington]: Center for New American Security, 2013.

Dikshit, Sandeep. « India Offers Vietnam Credit for Military Ware(link is external) », The Hindu, le 28 juillet 2013.

Hseng, Sai Zom. « New Military Chief Snubs China with Vietnam Visit (link is external)», The Irrawaddy, le 15 novembre 2011.

« Loan plan for new Philippines patrol ships unveiled(link is external) », The Japan Times, le 28 juillet 2013.

MacDonald, Adam P. « A Canadian military turn to East Asia?(link is external) », East Asia Forum, septembre 2013.

« Myanmarese Navy Chief Visits Training Facilities in Kochi (link is external)», The Hindu, le 31 juillet 2013.

Panda, Rajaram. « India & Vietnam: Defence Cooperation, Economic Ties and a Strategic Partnership(link is external) », Institute of Peace and Conflict Studies Special Commentary, août 2013.

« Philippines, Vietnam to Strengthen Cooperation on Maritime Security (link is external)», The Philippine Star [Manille], le 27 août 2013.

Scanlan, Craig. « Did South Korea Make its $3 Billion 2012 Defense Exports Goal?(link is external) », Asia Security Watch, janvier 2013.

Tuan, Hoang Anh. « Why the new Vietnamese–Indonesian strategic partnership will strengthen ASEAN(link is external) », East Asia Forum, août 2013.

« Vietnam Navy receives first of six amphibious aircraft from Canada (link is external)», Thanh Nien News, le 30 octobre 2013.

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Policy Horizons | Horizons de politiques

Horizons de politiques Canada, également connu sous le nom de Horizons de politiques, est une organisation au sein de la fonction publique fédérale qui mène des activités de prospectives stratégiques sur des enjeux transectoriels qui informent les fonctionnaires sur les conséquences des politiques publiques possibles au cours des 10 à 15 prochaines années.

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